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1. Favoriser le plein-air et interdire les cages ainsi que les conditions d’élevage incompatibles avec les besoins des animaux.

Emmanuel Macron s’est engagé à faire disparaître l’élevage en batterie des poules pondeuses au profit des élevages alternatifs. En 2022, les œufs de poules en batterie seront interdits à la vente au consommateur. Pour cela les exploitations devront être accompagnées financièrement dans leurs transformations.

L’objectif de la France insoumise est une transition complète de notre modèle agricole vers un modèle écologique et paysan.
Dans un modèle agro écologique (centré sur la polyculture-élevage), l’élevage est intégralement repensé : l’animal est une partie intégrante de la production agricole, il remplit une fonction naturelle dans des conditions bien plus proche de son état naturel.
L’élevage en batterie est un non-sens écologique et éthique nous nous y opposons (à fortiori aux projets de ferme des milles vache, des dix-milles lapins etc.). L’élevage doit être extensif et intégré dans le milieu naturel. Ainsi, nous favoriserons le plein air.

En octobre dernier, durant ma convention consacrée à la protection animale, j’ai pris l’engagement de développer l’élevage raisonné, qui permet à la fois de renforcer la protection et le bien-être des animaux, tout en assurant aux consommateurs de meilleurs produits. De récents reportages ont mis en évidence des pratiques inacceptables, le développement de méthodes industrielles très douloureuses pour les animaux et très dangereuses pour la santé des consommateurs. Je pense notamment à toutes ces situations où les animaux sont entassés dans des cages et où ils ne peuvent exprimer leurs comportements naturels ou même se mouvoir. Je pense aussi à la ferme des 1000 vaches, modèle absolument scandaleux et refusé en bloc par nos compatriotes. Je veux donc avancer sur ce sujet : l’élevage en plein-air sera donc favorisé, les cages et conditions d’élevage incompatibles avec les besoins des animaux seront interdites. Je serai aux cotés des éleveurs français, qui sont eux aussi attentifs au bien-être de leurs bêtes, afin qu’ils puissent moderniser leur exploitation en ce sens. La transformation de la Politique Agricole Commune en Politique Agricole Française permettra de favoriser cette évolution et de renforcer les subventions d’équipement.

C'est inéluctable, il suffit d'observer l'ampleur que prends le mouvement « hors cage », avec de nombreuses entreprises qui s’engagent à mettre fin à la production et la vente d’œufs issus de poules en cages. Je propose un moratoire pour mettre fin à l’installation de nouveaux élevages qui utilisent des cages et pour donner aux élevages existants le temps de la transition. Il serait intéressant de mettre en place un financement incitatif en utilisant le deuxième pilier de la PAC. Je proposerai de remettre à plat le système de la PAC afin qu’elle encourage des modes de production plus durable. Les éleveurs seront ainsi incités à garder leurs animaux en zone herbagère et en plein air toute leur vie.
2. Mettre fin aux pratiques d'élevages douloureuses (castration à vif, écornage, gavage, ...)

En ce qui concerne le gavage, nous ne plaçons pas sur le même plan le gavage artisanal dans des fermes autonomes et la filière du gavage industriel.

Nous sommes pour un réexamen du cadre réglementaire, européen et national, étant entendu que les différentes pratiques citées dans la question n’appellent pas la même appréciation.

Beaucoup des pratiques d’élevage douloureuses sont liées aux exigences de l’élevage en batterie (castration à vif, équeutage, édentage…) et n’auront plus lieu de sévir dans un modèle agroécologique tel que nous l’entendons. Elles seront par ailleurs interdites légalement.

Oui, certaines pratiques d’élevages sont particulièrement cruelles envers les animaux et doivent être interdites : je pense notamment à la castration, à la coupe des queues et au meulage des dents, qui sont la plupart du temps pratiqués sans anesthésie. Ces pratiques soulèvent plus globalement le problème de l’élevage intensif car c’est bien parce que les cochons sont entassés les uns sur les autres, stressés, qu’ils développent des comportements violents. Ces pratiques douloureuses seront donc interdites et nous devons favoriser le développement d’exploitations à taille humaine. La Politique Agricole Française donnera là encore aux éleveurs les moyens de moderniser leurs exploitations et de soutenir cette filière cruciale pour la France.
Je ne remettrai cependant pas en cause la pratique du gavage pour ne pas fragiliser plus encore nos producteurs de foie gras et pour qu’ils continuent d’exporter leurs produits dans le monde entier. J’encouragerai néanmoins les méthodes alternatives au gavage.

La pratique du gavage est aujourd’hui contestée et considérée comme cruelle par beaucoup de citoyens. Nous devons réfléchir à des alternatives possibles et demander à l’INRA de travailler sur ce sujet. Je prendrai dans un premier temps des mesures pour supprimer l’utilisation de cages collectives et encourager la transition de la filière vers des pratiques compatibles avec le bien- être des palmipèdes.
Je proposerai de mettre en place un moratoire sur la pratique de la castration à vif, accompagné de la création d’une plateforme de coordination entre les différents acteurs de toute la chaine de production.
Je proposerai d’imiter nos amis allemands en utilisant là aussi le 2ème pilier de la PAC pour mettre en place un système de primes pour inciter les éleveurs à sortir des pratiques douloureuses.
3. Limiter la durée des transports d'animaux vivants et mettre un terme à leur exportation hors de l'Union européenne.

Nous sommes favorables à la limitation de la durée de transport des animaux. Quand les animaux doivent être transportés, ils doivent l’être dans des conditions qui n’entraînent pas de souffrances. Nous ne sommes pas favorables aux exportations ou aux importations de produits alimentaires et préférons favoriser les circuits courts (qui peuvent être transfrontaliers).
Nous ne comprenons pas votre proposition en ce qui concerne les exportations hors de l’Union européenne ; pour prendre un exemple, nous ne comprenons pas en quoi l’exportation vers la Suède à 2 000 km serait meilleure pour les animaux que l’exportation vers la Suisse limitrophe…

Nous sommes favorables à un relèvement des exigences de bien-être animal, notamment en matière de transport des animaux. Nous ne sommes néanmoins pas favorable à l’interdiction de l’exportation des animaux vivants hors de l’UE, notamment pour les Etats aux frontières de l’Union.

Nous voulons un modèle agricole centré au maximum sur les circuits courts.
Dans le cadre d’une politique de protectionnisme solidaire, les importations de biens (ou d’animaux) seront soumises à des taxes écologiques et sociales. Nous mettrons fin aux traités inégaux avec les pays en développement.
Enfin, l’abattage à la ferme sera autorisé pour éviter aux animaux le stress des déplacements.

Oui, je veux rendre le transport d’animaux vivants (vers les abattoirs et vers les lieux d’élevage) plus humain car il excède souvent la limite du raisonnable. Les animaux sont ainsi transportés pendant la journée entière, sans qu’ils puissent se coucher, se nourrir ou s'abreuver, ce qui engendre stress et fatigue. Je fixe pour cela une limite : le transport ne devra pas excéder 8 heures consécutives.Cette mesure favorisera également les circuits-courts, plus vertueux pour l’environnement, en réduisant les trajets et en encourageant les productions locales. C’est donc une mesure qui favorisera également nos agriculteurs.
Cependant, je ne mettrai pas un terme à l’exportation hors de l’Union européenne car la France doit rester une grande puissance agricole, qui continue d’exporter et de conquérir des marchés. Le transport des animaux hors de l’Union européenne ne devra cependant pas lui non plus excéder les 8 heures consécutives. Les animaux devront également disposer d’un point pour se nourrir et s’abreuver.

Je proposerai d’introduire une limitation de la durée des transports, et de supprimer les aides communautaires soutenant l’exportation d’animaux vivants et réorienter ces fonds à des primes encourageant l’engraissement au pâturage en France ou la reconversion. Je donnerai les moyens aux DSV et aux forces de l’ordre d’appliquer de véritables contrôles aujourd’hui quasiment inexistants, et de sanctionner si nécessaire les infractions constatées.
4. Renforcer la protection des animaux à l'abattoir et rendre systématique l'étourdissement avant toute mise à mort.

Nous sommes favorables à la protection des animaux à l’abattoir. Comme les vidéos mises en ligne par L214 le montrent, la protection des animaux est loin de se limiter à l’étourdissement avant la mise à mort. Cette mesure a surtout pour effet de stigmatiser certaines pratiques religieuses.
Nous pensons que la cause principale de souffrance animale dans les abattoirs est la cadence infernale à laquelle sont soumis les salariés des abattoirs dont la souffrance psychologique doit être prise en compte ; la réponse sur les meilleures (ou moins mauvaises) méthodes ne peut venir que de l'expression de ces ouvriers eux-mêmes.

La vidéosurveillance dans les abattoirs, selon des modalités inspirées de la proposition de loi Falorni, sera mise en place.
En ce qui concerne l’étourdissement, le débat doit être respectueux des convictions spirituelles de chacun. Il ne doit déboucher sur aucune décision qui les heurterait.

Les conditions d’abattages doivent être précisément contrôlées et encadrées. Les animaux doivent être étourdis de façon systématique avant la mise à mort.
De plus, il conviendrait de développer une série d’abattoirs décentralisés sur le territoire, de manière à limiter le stress animal lié aux déplacements et à la concentration.

Selon la Chambre d’agriculture d’Île-de-France, 100% de la viande abattue dans la région est hallal. Au niveau de la France, ce taux est de 60%, bien au-delà des besoins. L’abattage rituel fait souffrir les animaux mais il pose également de nombreuses questions en termes de traçabilité de la viande et de transparence des produits offerts aux consommateurs. L’abattage rituel accroît donc considérablement le stress et la souffrance des animaux abattus, en témoignent les nombreuses vidéos prises dans les abattoirs qui décrivent des animaux égorgés à vif, se tordant de douleur, asphyxiés par leur propre sang. Je rendrai donc obligatoire l’étourdissement préalable des animaux avant l’abattage, pour en finir avec ces traitements moyenâgeux.
Pour toute la viande vendue en France (même importée), l’étiquetage devra préciser la méthode d’abattage.
La vidéo-surveillance dans les abattoirs sera enfin considérablement renforcée, tout comme les contrôles par les inspecteurs vétérinaires.

Je connais, et je comprends les réticences de certains cultes. Je proposerai la mise en place d’une commission de dialogue avec eux pour avancer sur ce sujet. En attendant je propose de développer des méthodes alternatives : insensibilisation post-jugulatoire, étourdissement réversible
5. Faire évoluer les politiques alimentaires et agricoles par une meilleure prise en compte des animaux et de leur bien-être (étiquetage des modes d’élevage et d’abattage, alternatives végétales, ...), conditionner la signature de traités de libre échange (TAFTA, CETA...) à l'adoption de clauses en faveur de la protection animale.

Notre programme prévoit d’interdire les élevages industriels, les fermes-usines, les élevages hors-sol et de respecter les besoins physiologiques des animaux de ferme.
Par ailleurs, nous sommes opposés aux traités de libre-échange dans tous les domaines.

Le plan de transformation agricole de 5Mds€ sur le quinquennat permettra les investissements nécessaires à la modernisation des élevages ayant un impact positif sur l’environnement et le bien-être animal.
D’ici à 2022, l’ensemble de la restauration collective – les cantines des écoles et les restaurants d’entreprise – devra proposer au moins 50% de produits biologiques, labels de qualité, ou local.
Cet objectif ambitieux sera accompagné du renforcement du contrôle des labels, notamment sur les élevages.
Quant aux traités de libre-échange, ils doivent être négociés avec le souci, en matière d’élevage, de ne pas exposer les éleveurs français à la concurrence déloyale d’agriculteurs pratiquant un modèle intensif, peu sûr en termes de qualité, de santé, et assurément oublieux du bien-être animal et de l’environnement

Dans une agriculture « apaisée » (respectant les cycles et les équilibres naturels), le bien-être des animaux est une externalité positive logique. Un tel modèle ne peut pas produire autant de volume que l’élevage en batterie. Nous devons donc réduire la part des protéines carnées dans notre alimentation. Les protéines végétales, notamment issues des légumineuses, sont une alternative saine et écologique qu’il faut mettre en avant.
Les restaurations collectives devront fournir une alternative végétarienne à chaque repas. Elles seront également un des débouchés des productions équilibrées et de l’agriculture biologique. Nous visons l’objectif ambitieux mais réaliste de 100% de bio dans la restauration collective publique en 5 ans. Nous voulons que l’éducation des enfants au goût puisse jouer un rôle plus important dans le but de diminuer l’habitude systématique des protéines carnées.
L’étiquetage des produits doit permettre au consommateur d’avoir toute l’information nécessaire à la transparence complète. L’augmentation des salaires permettra par ailleurs à chacune et à chacun de disposer des moyens d’une alimentation respectueuse du bien-être animal.
Nous sommes fermement opposés à la ratification du TAFTA et du CETA, qui entraineraient un affaiblissement sans précédent des normes sociales et environnementales européennes.

Transformer la Politique Agricole Commune en Politique Agricole Française (avec le même montant de subventions pour nos agriculteurs) permettra aux éleveurs d’avancer sur la question du bien-être animal. En effet, les critères ne seront plus définis par des technocrates bruxellois déconnectés mais par nos politiques pour avantager nos agriculteurs et pour favoriser encore plus ceux qui font progresser le bien-être animal.
Je refuserai par ailleurs la ratification des traités de libre échange (TAFTA, CETA…) car ils sont mortifères pour notre agriculture et portent atteinte au bien-être animal.

J’appuierai une démarche pour un étiquetage du mode d’élevage et d’abattage et je proposerai une réorientation des fonds PAC pour des mesures en faveur du bien-être animal. Je lancerai une campagne incitative pour développer les menus végétariens dans la restauration collective.
Nous prônons le pâturage pour les ruminants (quand les conditions climatiques le permettent) et les parcours de plein air pour les autres monogastriques.
Dans tous les cas, nous demandons que les besoins physiologiques des animaux soient respectés.